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Low-tech : de quoi s’agit-il ?

EXPERTS ET DÉCIDEURS

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Désignant une démarche plus qu’un type de technologies, le low-tech constitue une piste intéressante pour la transition écologique.

Le concept de low-tech a été développé dans les années 1970, par l’économiste Ernst Friedrich Schumacher. Mais c’est sous le plume de l’ingénieur centralien Philippe Bihouix, auteur de L’âge des Low Tech. Vers une civilisation techniquement soutenable, qu’il prend son essor en France, à partir de 2014. Encore aujourd’hui, le low-tech ne dispose pourtant pas d’une définition très précise. « Ce terme formé par antonymie avec le high-tech, au contour encore flou, désigne des innovations durables (produits ou services) prenant mieux en compte les contraintes sur les ressources, se focalisant sur les technologies sobres, agiles et résilientes », développe La Fabrique Ecologique dans une note consacrée au sujet.

Low-tech : trois piliers

Associé à l’idée d’innovation frugale, la démarche low-tech repose selon ses promoteurs sur trois piliers. Le premier est l’utilité. Elle vise à répondre à des besoins, individuels ou collectifs, considérés comme essentiels et pose donc la question de l’usage des technologies dans un monde caractérisé par la surconsommation. L’accessibilité est le deuxième principe caractéristique de cette démarche. « Le low-tech doit être appropriable par le plus grand nombre. Elle doit donc pouvoir être fabriquée et/ou réparée localement, ses principes de fonctionnement doivent pouvoir être appréhendés simplement et son coût adapté à une large part de la population », souligne le Low-tech Lab, qui cherche à partager et diffuser les solutions et l’esprit low-tech.

Les innovations ainsi imaginées doivent pouvoir être mise en œuvre facilement avec les moyens localement disponibles. Enfin, le troisième principe permettant de définir le low-tech est celui de la durabilité. Cette démarche cherche à limiter les impacts environnementaux et sociaux des produits et services à toutes les étapes de leur cycle de vie, de leur conception à leur fin de vie. Il s’agit donc de penser des solutions éco-conçues, recourant à des matériaux recyclés par exemple, robustes et facilement réparables.

Nombreuses applications

Ces principes peuvent être appliqués dans de nombreux secteurs. L’association Low Tech Building, cherche par exemple à accompagner les acteurs du secteur du bâtiment dans la démarche low-tech. En matière d’énergie, une start-up français se revendique de cet esprit en ayant mis au point de mini-éoliennes fabriquées en matériaux recyclés et recyclables. Le concept gagne en visibilité et mobilise de plus en plus d’acteurs. Il existe même une école en Bretagne, la Low-Tech Skol, qui forme des référents pour accompagner les entreprises dans leur transition vers des modèles low-tech.

Les principes de cette démarche peuvent en effet être intégrés aux activités de production, estime l’Ademe, dans un rapport sur le sujet, publié en mars 2022. Cela peut se faire « en revoyant son cœur d’activité et son système de production » à l’aune de trois piliers de la démarche, ou plus modestement « par une politique d’achats responsables et low-tech et l’intégration de low-tech dans ses bureaux ». Comme beaucoup d’acteurs, l’agence pour la transition écologique voit dans ce concept « un outil intéressant de la transition écologique ».

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Outre un usage plus raisonné des ressources, le déploiement du low-tech pourrait en effet selon ses partisans, être porteur de créations d’emplois, favoriser la relocalisation d’activités, revaloriser certains savoir-faire ou encore être porteur de sens pour ceux qui s’inquiètent face à l’épuisement des ressources naturelles et la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre.