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Les clés de la reconversion

LE PARISIEN

Emploi

FORMATION BEAUCOUP DE SALARIES REVENT DE CHANGER DE VIE. POUR Y PARVENIR, UNE PERIODE DE REflEXION ET D’APPRENTISSAGE S’IMPOSE SOUVENT.

« LA QUARANTAINE approchant, je m’interrogeais sur la suite de ma vie professionnelle. C’est en retapant un fauteuil dont je venais d’hériter que j’ai eu le déclic. » Quittant son poste d’assistante de direction dans une entreprise de l’immobilier, Marie Aubert s’inscrit dans une école préparant au certificat d’aptitude professionnelle (CAP) de tapisserie d’ameublement en siège. « C’est un choix que je ne regrette pas. J’avais fini par m’ennuyer au travail, maintenant j’y vais avec enthousiasme. J’ai désormais mon propre atelier dans le XI e arrondissement de Paris et j’organise mes journées comme je le souhaite. » Tout changer ? Bien des salariés y songent. Selon une enquête réalisée par BVA et Visiplus en juillet dernier, 48 % des actifs affirment avoir déjà envisagé une reconversion. “ce qui est difficile, c’est d’identifier le bon métier » Rémi Bordet, AFPA

La motivation avant tout

Quelle proportion, au final, saute le pas ? « Une part infime », assure Sylvaine Pascual, fondatrice du cabinet d’accompagnement en transition professionnelle Ithaque Coaching. Les raisons ? « Souvent, l’insatisfaction est liée aux conditions d’exercice de son activité, pas au métier lui-même. Changer d’entreprise peut suffire à résoudre le problème. D’autres attendent de se découvrir une vocation… qui n’arrivera jamais. Pour certains, c’est l’investissement nécessaire, notamment en termes de temps, qui a raison de cette envie. S’engager à suivre durant quatre ans des cours du soir et à sacrifier certains weekends, tout en continuant à travailler, demande une motivation et une volonté à toute épreuve », constate la coach. La formation ? Elle constitue justement un élément quasi systématique d’une démarche de reconversion. Et, dans ce domaine, l’ofre est pléthorique, dans les organismes publics comme privés.

Rebondir ailleurs

Si certaines reconversions sont choisies, d’autres sont subies. Du fait de la crise, elles pourraient même se multiplier. D’où l’importance, dans ce cas, d’un accompagnement spécifique. « Dans le cadre du dispositif Prépa Compétences, nous proposons aux demandeurs d’emploi de découvrir des métiers afin qu’ils puissent faire un choix de formation en toute connaissance de cause. Car ce qui est difficile, ce n’est pas d’apprendre un nouveau métier, mais d’identifier le bon », indique Rémi Bordet, directeur des relations institutionnelles à l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA).

Changer d’orientation professionnelle est un sujet auquel près d’un actif sur deux a déjà songé.

L’AFPA, qui forme chaque année près de 130 000 personnes, travaille aussi à faciliter les transferts de professionnels entre secteurs d’activité. Un exemple? «Les compétences de base des soudeurs et des chaudronniers de l’aéronautique peuvent être complétées pour s’adapter au nucléaire, en quête de ces expertises », indique Rémi Bordet.

Certaines entreprises aident également à changer de métier en leur sein. «Il s’agit d’accompagner progressivement les évolutions de carrière en facilitant la mobilité interne, pas de proposer des reconversions complètes », précise Emmanuelle Capiez, DRH du groupe d’ingénierie Assystem, qui dis pose d’un institut de formation « maison ». Le cadre de l’entreprise peut également soutenir une démarche de reconversion, via un CPF de transition (lire ci-dessous), et permettre ainsi au salarié d’initier une nouvelle aventure professionnelle.